Tours et détours en pression
Le stress remonte, il revient par vague,, plus ou moins haute, qui se fracassent plus ou moins sur ma poitrine essoufflée par la pression.
Je croyais qu'il avait pris le large, un peu. Juste ce qu'il fallait pour que je me remette à respirer. Juste pour que la peur, la douleur, la crainte se dissipe.
Il est revenu par touche, doucement parfois de manière imperceptible, c'est à ce moment là que j'aurais du le stopper.
Il en est à un message, un appel, une manifestation par jour... Il est vicieux, vil, mesquin. Il est celui qui a un visage d'ange et un sourire de démon.
Les textos me sont toujours envoyés aux alentours des 22/23h. Je crois que c'est signe que son penchant le rattrape. Celui sur lequel j'avais décidé de remettre toutes les fautes, les disputes, les pleurs, les cris.
Hier. 22h34. "Et moi je fais comment ?"
De quoi parle t'il ? Je ne sais pas, ne veux pas savoir et pourtant.
Il faudrait que j'arrive à décrire la sensation que j'ai quand je lis ces mots. C'est exactement la même qu'avant. Cette impression de culpabilité.
Aujourd'hui encore il arrive à me sentir coupable de SON mal être, de SA douleur, de SES tortures mentales. Comment il fait quoi ? Comment il fait pour quoi ? Et le "et moi" ça veut dire "et moi par rapport à toi" non ?
En début d'après midi hier. 13h12. "Ce dimanche c'est la fête des mères je te pose les enfants à 18h30 plutôt que le lundi à l'école. Ils t'ont préparé une surprise"
J'ai répondu :"Je serais pas là. Ils me donneront leur surprise lundi"
Est-ce pour ça qu'il m'envoie ça le soir ? Veux-t-il encore me faire sentir une mauvaise mère ?
Avant, dans ce type de situation, j'aurais écourté mon week end. Pour qu'il n'ait rien à redire. Pour ne pas le contrarier. Pour ne pas qu'il dise à mes princes combien je suis égoïste, combien je le déteste, combien je suis méchante avec lui. Sauf que tout ça il leur dit déjà même quand je fais de mon mieux, même quand j'évite soigneusement de le contrarier.
C'est son week end, certes c'est la fête des mères, mais c'est son week end et je ne suis pas là.
Son message m'a tellement angoissée que je suis allée fouiller sur le net. Je sais qu'il y déverse sa vie à mots plus ou moins couvert.
J'apparais dans son blog. La dame de la banquise, la reine des glaciers... Il comprend donc bien que je ne veux pas l'approcher.
Il y parle aussi de celle avec qui il s'est enfuit de la grande ville, de leur histoire chaotique comme l'ont été toutes ses histoires. Elle a avorté. Il y a quelques mois. Le lire me permet de délier les messages qu'il m'envoyait mais que je ne comprenais pas...
Il a du lui en faire baver. Pourtant c'est encore lui qui se pose en victime d'une femme dépressive et amoureusement éperdue de lui. J'avais presque envie de l'appeler, de lui dire de fuir, de l'oublier pendant qu'elle peut s'en sortir sans trop de dommage.
Il ne change pas. Tel un vampire il aspire les femmes qui l'approchent. Il les noie dans sa culture, son verbe, son passé sombre. ça leur accroche le coeur, elles voudraient l'apaiser, le soigner de ses blessures, et c'est elles qui se coupent et s'entaillent.
J'ai du coup très mal dormi. Me voilà engourdie derrière mon pc à attendre son prochain message.