Tours et détours
Je me disais que ça commençait à faire un moment que MCPAM ne m'avait pas ennuyé. Qu'il n'était pas revenu à la charge avec ses vilaines insinuations ou ses remarques totalement déplacées. Longtemps qu'il ne m'avait pas renouveler ses déclarations d'amour pour moi (mais surtout pour lui).
Et bien de ce fait il m'a fait une compilation d'enfer cette semaine...
Alors que je buvais un verre en ville à la terrasse d'un pub avec quelques copines et mes loustics qui jouaient sur la place déserte, qui vois-je au loin arriver ??
Je vous le donne en mille, MCPAM.
Je vous laisse imaginer ma joie...
Après avoir embrassé les garçons, le voilà qui vient vers moi pour me dire bonjour et me lance un sympathique "Toujours au bar !"
Je ne répond rien.
Il rejoint un couple d'ami installé à l'autre bout de la terrasse.
Je vois le jeune homme se casser le dos pour admirer ma trombine dont MCPAM a dû lui parler. Passons.
Mes amies et moi allions ce soir là (jour-de-pas-école-le-lendemain) manger toute ensemble au restaurant où Haddy travaille. Mes princes étaient ravis et moi aussi.
Un quart d'heure avant que nous ne nous décidions à lever le camp. Mon téléphone sonne. C'est MCPAM qui de l'autre bout de la terrasse me signale une fois n'est pas coutume, de manière tout à fait sympathique, qu'il serait peut être temps de nourrir mes fils...
Quasiment une demie heure déjà que je trépignais sur ma chaise à l'idée de le savoir en train d'observer mes moindres faits et gestes...
Sur ce je me décide donc à partir en avance, disant aux filles que je ne pouvais vraiment pas rester plus longtemps avec MCPAM à si peu de distance de ma personne.
Une amie vint avec moi et nous nous sommes donc enfuies plutôt que de supporter encore une seule remarque.
Le repas fût gai et amusant. Il est suffisamment rare que je me retrouve dans un groupe de femmes et les quelques futilités dont nous avons parlé m'ont fait sourire. Nous ne sommes que de grandes adolescentes au fond.
Et à 23 heures, comme pour clôturer le repas et entamer la digestion, je reçois ce sms de MCPAM :
"Tu es toute seule, alors que je t'aime, c'est con, on se croise, tu me regardes et je te regarde, c'est con. Tu veux pas qu'on soit moins con ?"
...
Et bien je dois vraiment être con ! Je ne comprend pas comment un mec contre qui j'ai porté plainte, qui a eu 6 mois de mise à l'épreuve, à qui je n'adresse la parole que pour les formalités, à qui je répond par oui ou par non 90% du temps, avec qui je ne veux surtout rien partager de ma vie actuelle, peux ne serait-ce qu'imaginer que je pourrais lui revenir...
Flippant, déprimant, usant, stressant, comme une bouffée de passé qui me rattrape. Ne me laissera t'il donc jamais en paix ?
C'est pourtant tellement lui tout ça, tellement tout ce que j'ai vécu pendant 8 ans. L'homme au deux visages. Celui qui envoie des pics, qui vous rappelle combien vous êtes une mauvaise mère, une mauvaise femme et qui ensuite vous dit qu'il vous aime... La main qui carresse et qui frappe. La même.
Si il savait que j'avais le ventre noué en le sachant à seulement quelques mètres de la vie que je me suis reconstruite. Une vie où on ne me dit pas que je suis bête, moche, inutile et sans intérêt. Pas une vie où on me dit l'inverse continuellement non plus mais une où je me sens à ma place. Où je trouve ma place. Où je ne suis pas en train de me demander ce qu'il faudrait que je fasse pour obtenir grâce à ses yeux.
Pourtant quand il est là, encore aujourd'hui, je me sens vilaine, sale, petite et faible. La seule force que j'ai c'est de savoir que plus jamais, au non JAMAIS, un homme ne me fera revivre ça.
A tel point d'ailleurs que j'ai parfois l'impression de jouer l'autre rôle, à mettre trop de distance avec ceux qui m'aiment pour ne pas se faire toucher...
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